«Artigo 5º» est une œuvre dans laquelle danseurs et danseuses se livrent à une expérience poétique et politique, partageant, à travers leurs corps nus, cris, révoltes, souvenirs, marques et affirmations de leurs existences respectives.
Une proposition née de l’urgence de répondre aux multiples attaques que nous connaissons aujourd’hui au Brésil. Ce sont des bombes quotidiennes qui violent le droit à la vie, en emportant la vie de ceux qui se battent pour un pays moins inégalitaire, de ceux qui se battent pour le droit à leur terre, à leur culture. En prenant la vie de forme massive des jeunes noirs et périphériques, en augmentant considérablement la précarité du pays. Ce sont des tremblements de terre qui ouvrent des trous dans la poitrine et qui effondrent les rêves. Des tremblements de terre qui détruisent les fondations que nous avions imaginées étaient pérennes, comme notre liberté d’expression. Et du crash de cette démolition, un écho plane dans l’air. L’écho de la peur, qui paralyse les gestes, les actes et la parole. L’écho qui résonne dans la violence contre les femmes, les homosexuels, les personnes trans, les personnes en situation de handicap. Et le plus grand cataclysme est d’entendre les applaudissements face à tant de misère. Et nous ne parlons pas ici de la misère qui tue les femmes, les hommes et les enfants de la faim, du manque d’abris ou des soins médicaux. Mais la misère de la nature humaine. C’est l’étroitesse du cœur et du bon sens. C’est le peu de sagesse humaine qui se transforme en tsunami et qui porte atteinte, sans demander permission, à nos droits fondamentaux.
Nous sommes des hommes et des femmes, des artistes qui réclament la libre expression de la pensée, de notre expression, de nos choix. Nous sommes pour l’inviolabilité de notre intimité, de notre honneur et de notre dignité.